Jonathan Gradit (Tours) - « Je suis heureux d’avoir fait ma formation aux Girondins »

Formé aux Girondins de Bordeaux et aujourd'hui à Tours, Jonathan Gradit nous parle de son expérience en Ligue 2, de sa formation aux Girondins et de son avenir.
Jonathan Gradit (Tours) - « Je suis heureux d’avoir fait ma formation aux Girondins »
Formé aux Girondins de Bordeaux, Jonathan Gradit a quitté le club en 2012 après une quarantaine de matchs avec la réserve, mais sans avoir pu décrocher un premier contrat professionnel. Le latéral droit, aujourd’hui âgé de 25 ans, rebondit à Bayonne, en CFA à l’époque, et y reste un an, avant d’être repéré par Tours. Il signe son premier contrat professionnel d’une durée de trois ans en 2013 et cinq saisons plus tard, le natif de Talence (Gironde) compte plus de 100 matchs en Ligue 2. Après cinq ans passés en Indre-et-Loire, et une relégation en National à l’issue de cette saison, il devrait probablement quitter le club tourangeau cet été pour, peut-être, évoluer pour la première fois en Ligue 1. Pour Formation Girondins, Jonathan Gradit revient sur ses cinq saisons en Ligue 2, mais aussi sa formation à Bordeaux et évoque son avenir.

Comment te sens-tu après cette saison compliquée ?

Ça va, on est un peu tristes pour le club que ça se termine comme ça, avec une descente. Ça fait un moment que je suis au club, donc c’est vrai que je suis triste de voir que le club va évoluer en National la saison prochaine. Je pense que c’est un concours de circonstances, ça a été compliqué durant toute la saison, on a mal débuté le championnat et c’est tout un engrenage qui a fait qu’au final, c’est assez mérité.

Vous le sentiez arriver ? Comment l’avez-vous vécu ?

Au début, on ne s’y attend pas forcément. Le club avait réussi à prolonger certains joueurs, ça se passait bien. Beaucoup de joueurs sont arrivés aussi, je ne sais pas si ça a été une bonne chose, dans le sens où on était beaucoup à l’entraînement. Puis quand tu enchaînes cinq défaites pour commencer, c’est compliqué pour aborder la suite du championnat. C’est difficile à avaler, mais il faut repartir de l’avant.

Vous avez des regrets ?

Il y a eu un tournant dans la saison, où on était en train de revenir, dans la deuxième partie de saison. On gagne contre Lorient (3-1, 31ème journée), après on a un match en retard contre Valenciennes (perdu 1-2, 29ème journée) où on peut revenir sur le premier non-relégable. On a eu un match charnière qui aurait pu faire basculer la balance en notre faveur.

Cela fait cinq ans que tu es à Tours, en Ligue 2, qu’est-ce que ça t’a apporté ?

Énormément de choses ! C’est ce club qui m’a fait découvrir le monde professionnel, qui m’a donné ma chance. J’y ai vécu de très bons moments, notamment en jouant la montée la première année avec les Delort, Santamaria, … c’était une très bonne saison. Ça m’a aussi forgé au niveau mental, parce qu’on a joué le maintien pendant trois années. J’aurais aimé que ça se termine autrement cette année, mais si je suis amené à partir, je n’oublierai jamais ce club.

Jouer un jour en Ligue 1, ça reste un objectif ?

Oui c’est toujours un objectif. Il y a des personnes qui sont gentilles vis-à-vis de moi en me disant que j’ai le niveau. Après il faut trouver la bonne opportunité au bon moment, si ça doit arriver, ça arrivera, je ne me prends pas la tête avec ça. Je suis déjà très content de ce que j’ai accompli, après ce n’est que du plus. Mais j’espère, évidemment !



« C’est Tours qui m’a fait découvrir le monde professionnel, qui m’a donné ma chance »


Il y a un an, tu étais suivi par plusieurs clubs en France et à l’étranger, même lors du dernier mercato hivernal, mais tu avais finalement prolongé avec Tours. Où en es-tu aujourd’hui ?

J’avais misé sur la stabilité. On venait de très bien terminer la saison, je pensais qu’on allait repartir sur les mêmes bases. Je me sentais bien à Tours, malgré des sollicitations de clubs avec de très bons contrats. Ça a été un choix, je ne dis pas que je le regrette parce que ce serait mentir, mais j’aurais peut-être fait autrement si j’avais eu à faire ce choix aujourd’hui. Mais comme j’ai dit, je ne regrette rien, parce que c’est un club que j’ai dans mon cœur. On va voir avec le mercato qui va arriver, c’est vrai qu’il y a peu de chances que je sois encore à Tours la saison prochaine. On verra comment ça va se dérouler.

Avec le recul que tu as, que retiens-tu de ta formation aux Girondins ?

Franchement, que de bons moments. Je me suis créé des amis, des amis d’enfance que je connais depuis tout petit. On essaie de se voir régulièrement, même avec les coachs on reste en contact. On peut dire ce qu’on veut sur ce club, c’est quand même un très grand club français. Je suis heureux d’avoir fait ma formation aux Girondins, je n’ai vraiment que de bons souvenirs avec ce club. 

Pourquoi tu n’as pu passer le cap de signer professionnel ?

J’étais bien parti, mais j’ai eu une maladie, le staphylocoque doré, qui m’a éloigné des terrains pendant un an, je n’avais fait que quatre matchs. Ça m’a coupé dans mon élan, dans ma progression. J’ai eu du mal à repartir, ce qui est normal avec une maladie comme ça. Je pense que je n’étais pas assez mature aussi à l’époque, j’étais un peu trop timide pour aller avec les pros. Avec le recul et un peu plus d’âge au compteur, on s’en rend compte. Mais je n’ai aucun remord, aucun regret, c’est un club qui m’a énormément apporté sur le plan sportif, mais aussi dans la vie de tous les jours. 

Rebondir en amateur, à Bayonne, c’était une étape nécessaire avant de signer professionnel à Tours ?

Oui, ça m’a permis de retrouver mon niveau. Je ne voulais pas trop attendre après mon départ des Girondins, Bayonne s’est présenté et je me suis dit que c’était bien pour rebondir et retrouver un club professionnel. J’ai fait une bonne saison, j’ai marqué trois ou quatre buts et j’ai été récompensé, parce que plusieurs clubs de Ligue 2 s’intéressaient à moi. Tours s’est présenté, avec un bon profil.




« Bordeaux m’a énormément apporté sur le plan sportif, mais aussi dans la vie de tous les jours »


Seulement un an après ton départ des Girondins, et une saison en amateur, tu signes professionnel. C’est une belle réussite quand même...

C’était l’objectif. Je me suis dit en partant des Girondins qu’il fallait que je bosse encore plus pour y arriver. On faisait même des séances en plus avec Alexandre Martin Cantero (également formé aux Girondins, aujourd’hui à Lège Cap-Ferret), de musculation, de training, … J’ai pas mal travaillé et ça a été récompensé. Tout est allé vite après, ça s’est enchaîné, je me suis retrouvé à avoir un contrat pro de trois ans. Je suis très content de mon parcours et j’espère que ça va continuer.

Tu as un parcours « type » d’un jeune non conservé par son club, qui rebondit en amateur pour ensuite retrouver un club pro. Quels conseils tu donnerais aux jeunes qui ne sont pas gardés par les Girondins ?

Déjà, il faut profiter d’être dans un club comme celui-là. Ça passe super vite. Les anciens nous disaient ça, ça rentrait par une oreille et ça ressortait par l’autre, mais ils avaient raison. Il y a beaucoup de joueurs non conservés et là, il faut être fort mentalement, ne pas lâcher. Il ne faut pas non plus être énervé de la décision du club, il faut garder la tête sur les épaules et se demander pourquoi ça n’a pas marché. Il faut se remettre en question, travailler et ça va venir. La détermination joue beaucoup.

Quels sont tes objectifs désormais ?

De préférence, j’aimerais rester en France, même si l’étranger m’attire, on verra. Mais c’est surtout avoir la santé, continuer à progresser parce que je sens que je progresse d’année en année. Enchaîner les matchs, ça fait un moment que je fais des saisons pleines, donc j’espère que ça va continuer.


Jonathan a tenu à remercier Formation Girondins : « avec d’autres anciens joueurs on se dit que c’est bien d’avoir un endroit où on peut suivre la formation aux Girondins. Il y a suivi quotidien et c’est vraiment bien pour ceux qui ne sont plus au club. Et ça fait plaisir de voir qu’on pense toujours à nous aussi, même à ceux qui ne réussissent pas. »

Merci à lui pour sa disponibilité et en espérant le voir bientôt fouler la pelouse du Matmut Atlantique en Ligue 1 ;)

Photos avec Tours : © toursfc.fr

Rédigé par Alexandre Poirier, le 31/05/2018 à 11h10
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