Brendan Lebas - « Je n’ai pas eu le temps de faire mes preuves »
Après avoir choisi de quitter les Girondins de Bordeaux, Brendan Lebas
s'est engagé avec le FC Lorient. Le milieu de terrain revient avec nous
sur les raisons de son départ et évoque ses ambitions avec le FCL.

Comment s’est passée cette reprise avec Lorient ?
C’est
parfait, tout se passe bien, l’intégration est bonne, je me suis tout
de suite senti à l’aise. Les membres du staff m’ont bien accueilli, ils
m’ont expliqué leur projet de jeu, leur parcours, tout le personnel du
centre m’a tout bien expliqué aussi, la vie au club, la vie à Lorient,
etc…
La reprise sportive se passe bien aussi. Je suivais déjà un
programme avant, donc physiquement ça va. La préparation physique est
axée sur la cohésion du groupe et je trouve ça très bien.
Tu
retrouves là-bas Michaël Nilor, ce qui facilite bien sûr l’intégration,
mais c’est aussi potentiellement une entente à exploiter sur le
terrain…
Ça
peut être une bonne entente oui, on a déjà joué ensemble en N2 à
Bordeaux, il y a des automatismes qui peuvent se mettre en place. Mais
il est parti de Bordeaux en prêt, donc il y a eu une coupure, il faut
voir, mais les habitudes vont revenir. Avec les coéquipiers que j’ai, ça
va le faire aussi, tout se passe très bien en-dehors du terrain, donc
ça se passera bien aussi sur les terrains. Les automatismes vont venir
avec le temps, les entraînements, les matchs amicaux.
Tu seras dans un premier temps avec la réserve, comment envisages-tu la suite ?
Lorient
m’a tout de suite expliqué son projet, j’ai pu discuter au téléphone
avec Régis Le Bris, le directeur du centre de formation, qui est aussi
le coach de la réserve, il y a une réelle confiance en moi et en mon
potentiel et c’était réciproque. Je n’ai donc pas hésité à y aller, me
lancer. Maintenant, c’est à moi de prouver ce que je vaux sur le
terrain. Je dois tout donner pour me faire remarquer et avoir une chance
de m’entraîner avec les pros, puis pourquoi pas faire des bancs en
Ligue 1. Ici, il n’y a pas d’équipe en U19 Nationaux, du coup il y a une
équipe avenir, qui est une passerelle entre les pros et la N2. Il y a
beaucoup de dialogue entre les coachs, avec de la confiance en ce
groupe.


Première saison au centre de formation en 2016
« Ça fait mal dans ta fierté quand tu passes du statut de capitaine, de joueur surclassé, à "tu ne peux pas jouer en N3" »
Pourquoi avoir choisi de quitter les Girondins de Bordeaux, à un an de la fin de ton contrat ?
Quand
je suis arrivé aux Girondins de Bordeaux, j’étais très heureux, tout se
passait bien. J’ai monté les échelons, j’avais la confiance de la part
des anciens coachs Pénalva, Dogon, Battiston, … J’étais capitaine dans
les différentes équipes, même surclassé avec le groupe N2 quand j’avais
17 ans avec le coach Chalmé. J’ai aussi pu m’entraîner à 2-3 reprises
avec les pros, une réelle confiance s’installait et je sentais que je
n’étais pas loin de faire plus d’entraînements avec les pros.
Ensuite,
le club a été racheté et là, beaucoup de choses ont changées. Les
personnes qui me faisaient confiance ont été écartées, ça m’a mis un
coup au moral. Puis il y a eu de nouvelles personnes, de nouveaux
joueurs, de nouveaux coachs, un nouveau projet, j’étais prêt à tout
refaire et à montrer ce que je savais faire aux yeux du nouveau coach.
Mais le courant ne passait pas et lors de l’entretien individuel au
début de la saison, il m’a expliqué que mon style de jeu ne rentrait pas
dans son projet et il m’a écarté. Je n’ai pas eu le temps de faire mes
preuves. Ça fait mal dans ta fierté quand tu passes du statut de
capitaine, de joueur surclassé, à « tu ne peux pas jouer en N3 ». J’ai
ensuite eu un peu de temps de jeu avec les U19, ça se passait bien, j’ai
pu revenir petit à petit en N3, mais je voyais que c’était en dent de
scie et je ne voulais pas perdre mon niveau. Voilà pourquoi je suis
parti. C’était un bon club et je lui dois beaucoup, mais il fallait que
je pense à ma carrière. Je n’ai pas non plus compris tous ces premiers
contrats pros, ils sont mérités, mais je pense que je pouvais aussi
l’avoir. J’ai beaucoup donné pour ce club, j’ai toujours mouillé le
maillot et au final, il n’y a pas eu de récompense.
Il y avait déjà des prémices de départ l’année dernière avec un essai à Brentford, comment cela s’est passé là-bas ?
Je
suis parti une semaine, ça s’est très bien passé, à part la langue mais
j’arrivais à m’en sortir. Les coachs étaient contents, mon agent a eu
de bons retours, mais le club a aussi commencé à changer lorsque j’y
étais. Le directeur du recrutement a changé et c’était l’ancien qui
avait appuyé mon arrivée. Et ça n’a pas fonctionné avec le nouveau.


« J’ai envie de m’installer au FC Lorient »
Que retiendras-tu de ton passage aux Girondins ?
La
confiance accordée par les anciens coachs, je ne peux pas le nier et je
ne l’oublierais pas. Il y a aussi eu des voyages, en Chine pour le
tournoi. C’est un beau souvenir, on finit deuxièmes du tournoi et je
suis élu meilleur joueur. En championnat, on n’était pas loin de
décrocher les plays-offs. En Gambardella, on fait un parcours quasiment
parfait jusqu’en demi-finale, où on était à deux doigts d’aller au Stade
de France. Il y a un goût amer, bien sûr, un goût d’inachevé, mais ce
sont des souvenirs uniques et je n’ai pas de regret.
Quels sont tes objectifs désormais ?
J’ai
une saison pour prouver, tout donner, montrer mon potentiel. J’ai faim
de travail et je veux montrer au coach Christophe Pelissier que je peux
jouer avec le groupe L1. J’ai envie de m’installer au club en tant que
leader en N2 et comme jeune joueur potentiel pour la L1.
Merci à Brendan d'avoir répondu à nos questions, on te souhaite une bonne saison et une bonne continuation !
Rédigé par Alexandre Poirier, le 20/07/2020 à 07h45
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